Bioterrorisme et guerre bactériologique

 

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Bioterrorisme et guerre bactériologique



Très à la mode ces derniers temps, le bioterrorisme est-il possible ?
Avec les moyens de recherche et logistique d'une armée, d'un état : sans aucun doute.
A l'échelle d'individus même motivés, organisés et riches, c'est beaucoup plus difficile.
Il ne faut pas perdre de vue que les motivations d'une armée ne sont pas les mêmes que celles de terroristes. Une armée va chercher à neutraliser l'adversaire, il lui est plus intéressant de l'encombrer de blessés, qui vont mobiliser plus d'hommes, que de morts. Le terroriste va chercher à tuer. Sauf folie individuelle ou collective, chacun de ces deux types de guerriers aura pour objet d'imposer des idées à des gens vivants. Cette recherche de puissance, qui nécessite un objet sur lequel elle va s'assouvir, limite le risque de destruction planétaire.
La raison veut toutefois de ne pas s'arrêter à ce genre de considérations"

Les moyens chimiques

Certains gaz sont relativement simples à manipuler mais difficiles à produire et à répandre en grande quantité, cela risque d'en rester à des actes ponctuels comme dans le métro de Tokyo. Le rapport investissement sur rentabilité paraît trop important.
De plus les produits comme le sarin et le VX ont des antidotes comme l'atropine. Certes en cas d'attaque massive l'antidote pourrait venir à manquer....

Le bioterrorisme agricole

Il rejoint la guerre bactériologique mais la cible n'est pas l'homme mais les cultures ou les animaux. Elle est facile à mettre en oeuvre et comporte peu de risque pour son auteur.
L'idée n'est pas neuve :
- les projets d'armes biologiques agricoles par l'Irak furent mis à jour pour la première fois en 1995 : Le charbon du blé, qui réduit le rendement et produit un gaz inflammable pouvant provoquer l'explosion du matériel agricole, était un des plus intéressants.
- Jusqu'en 1992, l'ex-URSS fit des recherches entre autres sur la fièvre porcine africaine, la variole ovine, la fièvre catarrhale du mouton et la rouille des céréales...
- Au cours de la Première Guerre mondiale, des agents allemands auraient infesté les bovins et les chevaux des élevages américains à la morve et au charbon, avant leur embarquement à destination de l'europe.

Il est certain que la recherche sur les produits agricoles transgéniques répondent aussi à ce souci de les protéger de ce bioterrorisme, même si jusqu'alors il est peu exprimé officiellement.

La guerre bactériologique :

Elle n'est pas neuve, non plus.
Dans les temps anciens, des cadavres humains ou d'animaux étaient jetés dans les sources d'eau potable de l'ennemi pour les contaminer. Mieux certains catapultaient directement les cadavres de malades chez l'ennemi.... Napoléon a dit : "il vaut mieux donner la bataille la plus sanglante que de mettre les troupes en un lieu malsain". Il est vrai que les lieux humides regorgent de moustiques (agent de la malaria par exemple).

Le problème c'est la production, le stockage et la diffusion en masse d'agents pathogènes difficilement maniables.
Les médias évoquent fréquemment les virus mais ils sont ou trop fragiles pour survivre en milieu extérieur (virus Ebola ou de Lhassa par exemple) ou nécessite un vecteur particulier (dengue et fièvre jaune nécessitent certains moustiques, idem pour le paludisme). Le virus de la variole est plus intéressant car résistant en milieu extérieur, mais il n'en existe que dans 2 labos bien gardés. Même en le possédant, il n'est pas facile à cultiver. De même pour la toxine botulique, le poison le plus violent qui existe, sa production à grande échelle pose problème.

Il reste les bactéries. Les médias en parlent moins sauf en ce qui concerne l'anthrax (qui provoque une maladie appelée charbon) : il existe un vaccin, et il répond bien aux antibiotiques mais on ne peut l'exclure car très virulent : ainsi en 1942 la marine britannique expérimenta dans une île de l'ƒcosse des dispositifs permettant la dispersion aérienne de spores de Bacillus anthracis ; 90% du cheptel de l'île périt, et le sol fut contaminé pour plusieurs décennies.
Plus intéressantes encore sont les bactéries responsables de la fièvre typhoïde (salmonella typhi), du choléra (vibrio cholerae) et surtout de la peste (yersinia pestis). En effet, pas de problème d'approvisionnement elles existent à l'état naturel et sévissent toujours.
La plus dangereuse pourrait être la peste car il existe des souches naturellement résistantes à certains antibiotiques (à Madagascar entre autres), de plus la peste pulmonaire se transmet comme la grippe et est mortelle en 3 jours dans 100% des cas.
Une mini-guerre bactériologique serait l'origine de la peste noire, qui décima 1/3 de la population de l'époque, en Europe entre 1348 et 1350:
En 1344 les Mongols assiégèrent en Crimée la ville de Caffa, tenue par des génois. Pendant 3 ans les assiégés résistèrent. Les Mongols se disposaient à lever le siège lorsque la peste fit son apparition dans leurs rangs. Les cadavres furent catapultés au-dessus des murailles. Les puces et les poux, vecteurs de Yersinia pestis, firent le reste. Les Génois contaminés fuyèrent et disséminèrent la peste d'abord en Sicile, en Sardaigne, à Venise, à Gênes et à Marseille puis le reste de l'Europe fut atteint.

En fait la guerre bactériologique n'a jamais été utilisée à grande échelle car elle se retourne facilement contre son auteur et sa diffusion pose problème sauf si on rend volontairement malades les soldats ainsi condamnés, des kamikazes en quelque sorte...
La description de ces maladies est faite dans notre rubrique voyages.









 

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