A propos de la légalisation de l'usage de cannabis en Belgique

 

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A propos de la légalisation de l'usage de cannabis en Belgique, un avis spécialisé.



Beaucoup de drogues sont en vente libre et circulent de façon parfaitement légale dans tous les pays.
C'est le cas en France du tabac, des tranquillisants sur prescription médicale et de l'alcool sous réserve de ne pas dépasser les doses autorisées.

Les produits type héroïne, cocaïne, cannabis et autres ont été interdits sur la base des effets morbides supposés et sur la base d'une absence de ces produits dans la tradition locale, à l'image du vin ou des spiritueux dans nos régions. Cette interdiction date du début du siècle.

Les mouvements de "jeunes", les échanges culturels de ces dernières décennies ont logiquement remis en cause cet état de fait. Le cannabis apparaît comme le chef de file des drogues potentiellement légalisables, et certains pays européens ont sauté le pas. Le dernier pays en date est la Belgique qui devrait autoriser l'usage pour la fin de l'année 2001.

Le principe d'harmoniser la loi autour des drogues n'est pas choquant: Quel est l' essentiel, le nom du produit et son origine, ou les effets du produit sur la personne et ses conséquences sociales ? L'exemple de l'alcool est parlant : le produit est autorisé dans un contexte précis, avec des limites, et , au delà de ces limites l'usage du produit devient illégal et répréhensible. Paradoxalement, les tranquillisants utilisés sur prescription médical, n'ont de limite d'usage que le bon sens de leurs utilisateurs. Ce bon sens n'est malheureusement pas donné à tout le monde.
Dans cet ordre d'idée, la légalisation de l'usage du cannabis n'est pas une hérésie. Il faut simplement fixer des limites comme l'alcool.

Où le problème de la légalisation du haschich devient plus complexe et plus discutable, c'est lorsque l'on parle des effets néfastes du produit. Ces effets sous entendent les limtes de l'usage. Les effets de l'alcool ou du tabac sont connus par presque tout le monde, et chacun sait ce qu'il risque. Les effets du cannabis sont moins documentés. Les études épidémiologiques, c'est à dire touchant des populations importantes, sont inexistantes ou presque puisqu'une étude récente a mis en évidence que l'usager quotidien de cannabis avait autant d'accident de voiture que l'alcoolique.
Les grandes suspicions de maladies induites ou aggravées par le cannabis sont les atteintes des voies aériennes supérieures (bronchite chronique, asthme, cancers des voies aériennes) et les affections psychiatriques à caractère délirant. Derrière celà, aucune étude...

A ce jour, aucun intervenant spécialisé ne peut affirmer l'innocuité du produit. Chacun a sa petite idée. Malheureusement on ne fait sérieusement de la médecine avec des convictions non étayées.
Si l'on se réfère à l'expérience du SIDA, de la vache folle, ou le problème de la vaccination anti-hépatite B, on peut s'étonner que le cannabis trouve sa place dans l'usage populaire sans plus de précaution. Si bien sûr la consommation de cannabis est un acte volontaire à l'image de la consommation d'alcool, les effets néfastes de l'alcool sont bien connus du consommateur, à l'instar de ceux du cannabis qui sont hypothétiques : on rentre plutôt dans le schéma de "la vache folle".

Il ne serait pourtant facile de faire des études statistiques sur la morbidité liées au cannabis, ce n'est malheureusement pas dans l'air du temps. Pourtant les intervenants spécialisés aimeraient dans un peu plus de certitudes, même si souvent la problématique masquée par l'usage intensif de cannabis est de l'ordre du drame familial : En effet les deuils et traumatismes, les violences, sont les principales plaies dont le cannabis au quotidien semble être le pansement.





 

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