Euthanasie et législation, voeux de médecins de famille

 

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LEGISLATION ET EUTHANASIE

VŒUX DE MEDECINS DE FAMILLE.


L’assemblée va voter une loi visant à cadrer l’accompagnement des personnes en fin de vie lorsque leur demande est d’abréger cette fin de vie.

Il règne dans la culture occidentale une peur de la mort. Cette peur se traduit par un excès de soins et de prise en charge souvent au-delà de la demande du patient lui-même. La médecine n’a pas pour objet de rendre chaque patient éternel, mais les proches ou les soignants transfèrent souvent leur propre peur en s’acharnant pour maintenir en vie des personnes qui ne partagent plus comme eux l’envie de vivre ou la peur de la mort. Il suffit qu’une personne de l’entourage médical ou familial souhaite un acharnement pour que tout le monde se plie à sa volonté car cet acharnement fait partie de notre culture et de notre éthique occidentale.

Légiférer sur l’euthanasie est déjà un grand pas en avant.

Une remarque et un commentaire :
« Euthanasie » signifie bonne mort. Le terme « tuer » employé parfois par excès sur quelques ondes radiophoniques pour parler de la pratique « d’euthanasie » est totalement inapproprié. Le reproche qui est fait au corps médical est de ne pas laisser mourir, on est loin de la notion de tuer

On peut espérer de cette législation va permettre la mise en place de quelques principes qui nous semblent :

Respecter la volonté du patient de non acharnement en fin de vie.
Mettre tous les moyens médicaux possibles en œuvre afin de permettre à la personne de terminer et ranger les actes de sa vie, avant de terminer sa vie, dans la mesure où elle le souhaite et si cela est possible et raisonnable.
L’aider à faire le deuil de sa vie, accompagner la famille.
Ne pas laisser souffrir par tous les moyens médicaux possibles.
Accepter le fait que certains médicaments qui soulagent le patient puissent précipiter sa mort sans toutefois en faire un outil en ce sens.
Respecter le secret médical

On peut espérer qu’elle facilite la mise en place de moyens et en particulier de règles de bonne conduite :

Faire disparaître l’acharnement thérapeutique et définir la notion de soins utile :
Privilégier tout soin apportant un bien être au patient, rendre prioritaire tout soin visant à réduire la douleur, proscrire tout soin ou toute investigation n’ayant d’intérêt pour le patient qu’à moyen ou à long terme s’il n’existe pas de vie possible à ces termes.
Proscrire toutes les techniques qui visent à suppléer aux insuffisances organiques (dialyse, ventilation assistée etc..) excepté en vue de donner le temps au patient de ranger sa vie.
Proscrire toute thérapeutique visant à guérir une complication (septicémie, insuffisance cardiaque, hypertension intra crânienne etc..) et qui n’aura pour conséquence que de prolonger l’agonie.
Proscrire toute investigation à caractère documentaire (iconographique) sauf accord express du patient, dans la mesure où ce dernier est correctement informé et que cela a un intérêt scientifique ou médical pour des tiers.

Apprendre aux médecins à évaluer en terme de traitements et d’examens l’utile et l’inutile.
Humaniser les prises en charges hospitalières en particulier en favorisant l’accompagnement par les proches.
Former et informer les médecins et les familles.
Mettre en place des moyens ou des droits sociaux particuliers pour les accompagnants.

Un souhait.
Ne pas faire des lieux d’euthanasie. Le patient doit en harmonie avec la famille pouvoir décider d’un lieu raisonnable de fin de vie. Cet accompagnement relève surtout du bon sens.


L’euthanasie ne consiste pas à accélérer le processus mortel d’une affection, c’est, avec l’accord du patient, en fin de vie, de cesser de ralentir ce processus, et de focaliser tous nos efforts et moyens sur le bien-être de cette personne.

 

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